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TEST – Dusk Diver: Ximending

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Publié par Richard

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Les jeux développés à Taïwan sont pour le moins rares, alors que dire de ceux qui s’y déroulent ? L’action de Dusk Diver, co-développé par JFI Games et JERA, se situe dans le célèbre quartier Ximending, parfois appelé le « Akihabara de Taipei », un décor rafraîchissant pour les joueurs plutôt habitués aux ballades nippones. Mais en dehors de l’originalité de son aire de jeu, Dusk Diver est-il suffisamment séduisant pour gommer ses imperfections techniques ? Dāngrán shì!

NdR : le test a été réalisé avant le déploiement d’un patch mis en ligne le jour de la sortie, corrigeant notamment des soucis du choix de la langue, des bugs d’UI et améliorant sensiblement le framerate. Un correctif sera ensuite déployé dans le courant de la semaine pour corriger quelques coquilles dans le texte anglais.

Yumo est une lycéenne de Taipei qui, en se promenant dans le quartier de Ximending, est victime d’une bête du chaos provenant d’une autre dimension : Youshanding, qui fait le lien entre notre monde et Kunlun, la terre des Dieux. Cette dimension parallèle, qui ressemble au monde des humains, est sombre et truffée de créatures, avec un visuel qui rappelle parfois Gravity Rush. Le mystère à résoudre est de comprendre comment et pourquoi des fissures se créent entre le quartier de Ximending et Youshanding. Pour le découvrir, Yumo, qu’incarne le joueur, va s’éveiller au pouvoir divin accompagnée de plusieurs gardiens de Kunlun.

Débarquement houleux à Taipei

Le premier contact avec Dusk Diver est pour le moins inquiétant à cause de sa réalisation technique guère engageante, l’impression de vide qui se dégage des premières minutes (mais qui disparaîtra franchement alors que l’aventure progresse) et de son introduction in media res plutôt maladroite. Et ce, malgré l’early access que proposent les développeurs depuis le mois de mars sur PC. Ses problèmes de finition sautent immédiatement aux yeux et témoignent d’un développement au budget réduit, malgré les ambitions d’un grand quartier entièrement reproduit in game, à savoir Ximending de Taipei.

Ces petits soucis ne sont pas rédhibitoires mais ils existent, alors autant les passer en revue pour savoir à quoi s’attendre : par exemple, les personnages non-jouables que l’on rencontre en ville n’ont pas de visage et présentent des modélisations extrêmement pauvres ; ou les portes des bâtiments ne « s’ouvrent » pas : en lieu et place d’une animation, un fondu au noir fait travailler l’imagination du joueur. Même si ces raccourcis techniques créent des éléments de distanciation qui empêchent de pleinement se plonger dans l’univers, ils ne restent que cosmétiques et n’ont pas une grande incidence sur l’expérience.

D’autres défauts sont plus agaçants, notamment la difficulté à valider un choix ou à se déplacer dans les menus, le bouton de validation ne répondant pas correctement, c’est étrange. Les nombreuses coquilles et les traductions littérales sont également parfois pénibles. À ce propos, sur une console configurée en français, le jeu démarre en chinois : il faut configurer sa PlayStation 4 en anglais pour que le jeu le soit également. Une fois les options systèmes sauvegardées une première fois, plus besoin de toucher aux paramètres système.

Bienvenue dans le Youshanding

Malgré ces travers parfaitement excusables, le plaisir de jeu se fait très vite ressentir et l’envie de faire progresser Yumo est palpable. Pour quiconque adhère aux systèmes de jeu (dont on reparlera ci-après), chaque niveau dans le Youshanding, qu’il soit issu de la trame principale ou d’une quête annexe, est autant gratifiant qu’addictif puisque l’on obtient systématiquement des récompenses.

Côté combat, Dusk Diver se présente sous la forme d’un beat’em all plutôt classique et se montre parfaitement fluide malgré le nombre d’ennemis affichés en même temps. Certes, peut-être pas autant que dans un Musō mais il arrive régulièrement que l’écran soit bondé d’adversaires, sans que ça ne fasse vaciller le framerate d’une PlayStation 4 classique. Il s’agit de réaliser des combos de coups simples et puissants avec carré et triangle, et d’invoquer un partenaire parmi trois avec le bouton rond. Yumo peut esquiver à l’aide de R2, ce qui peut ralentir le temps à la façon de Bayonetta  si c’est exécuté avec le bon timing, tout en remplissant une jauge de puissance qui permet de lâcher une attaque spéciale. Entre chacune de ces « esquives fatales », le joueur doit attendre qu’une jauge se recharge pour ne pas abuser de cette technique.

Dusk Diver: Ximending (capture 1)

En plus de ses combos, Yumo peut, après avoir cumulé un certain nombre de coups, se transformer temporairement en une sorte de « Super Saiyan », avec les cheveux colorés et l’aura de puissance qui s’en dégage, pour infliger davantage de dégâts et lâcher une attaque surpuissante, notamment pour achever les boss.

Les possibilités sont finalement peu nombreuses mais les développeurs s’en sont servi à bon escient pour proposer des combats variés, puisque chaque ennemi s’appréhende assez différemment : pour certains, il faudra d’abord utiliser ses coups les plus puissants pour faire sauter la protection, pour d’autres qui attaquent en banc, il est conseillé d’utiliser de larges attaques de zones… Bien souvent, il faut mélanger les différentes approches pour être le plus efficace possible et obtenir les meilleures notes dans les niveaux.

D’ailleurs, les différents niveaux sont assez variés également dans leur level design et dans leurs objectifs. Les chapitres de la trame principale nécessitent le plus souvent de vaincre un puissant boss, mais dans les nombreuses missions annexes, on trouve de tout : des séquences de plateformes réussies, des clés à retrouver pour déverrouiller des passages, des phases d’infiltration, etc. Le seul petit regret pourrait venir d’une difficulté un peu légère, qu’il est possible de rehausser en recommençant les niveaux en hard afin d’obtenir des objets supplémentaires.

Un voyage à Taïwan

Entre les sorties dans le Youshanding où se déroulent les combats, le joueur peut se promener dans Ximending qui reproduit fidèlement le quartier de Taipei. On y retrouve même des commerces qui existent réellement, avec de très nombreux street foods et autres restaurants à visiter. Le quartier semble artificiel, voire vide, au cours des premières minutes mais en même temps que le jeu progresse, de plus en plus de points d’intérêts apparaissent : nouveaux commerces, quêtes annexes, événements en tout genre…

Dusk Diver: Ximending (capture 3)

Il y a un petit côté Persona ou Yakuza à se balader de la sorte en ville et qui n’est pas déplaisant, bien au contraire. L’immersion est franchement réussie avec les photos de plats qui ouvrent l’appétit ou les doublages entièrement en chinois, si vous optez pour la VO, bien sûr. Les quêtes annexes envoient le joueur aux points les plus intéressants de la ville pour qu’il la découvre en même temps qu’il joue. On n’en est pas au point de parler de circuit touristique numérique, mais on a quand même l’occasion de se balader virtuellement dans un quartier vivant et emblématique de l’Asie.

Ximending n’est pas seulement là pour la promenade puisque le joueur doit l’explorer pour découvrir tout un tas de quêtes annexes, d’événements et de collectibles. On y trouve aussi des fragments, qui servent à ouvrir les « fissures » des chapitres, un peu à la manière des étoiles qui ouvrent les portes dans Mario. Pour entrer dans un niveau, il faut posséder un nombre suffisant de ces fragments, disséminés dans Ximending et dans les niveaux du Youshanding, ou distribués en récompense d’une quête annexe ou d’un excellent score. Il en existe plus d’une centaine à récupérer, ce qui présente un très bon challenge pour les joueurs-collectionneurs. Cela rend l’expérience, en toute honnêteté, plus longue et plus addictive que ne laissaient présager les premières minutes ; tant mieux car Dusk Diver est tout de même un peu court. Il se boucle en moins d’une dizaine d’heures.

badges conseille

Dusk Diver n’est pas parfait, loin s’en faut : ses soucis techniques et ses finitions parfois grossières peuvent légitimement rebuter un joueur de 2019, surtout pour un genre aussi spectaculaire que le beat’em all. Mais le plaisir de jeu est bel et bien là avec un gameplay concis mais varié, fun et addictif. La visite du quartier de Ximending est, en plus d’être originale, plutôt réussie question immersion. Reste que le jeu est globalement un peu court, même si la collection d’objets et sa rejouabilité permettent d’allonger le plaisir.

Les plus :

• L’originalité de son décor
• Un jeu fun et nerveux
• De nombreux à-côtés
• Une immersion réussie

Les moins :

  • Quelques imperfections techniques
  • Beaucoup de coquilles dans le texte anglais
  • Pas de version française
  • Un peu court à terminer

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